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Tigrane Yégavian: «Qui se soucie encore des chrétiens d’Orient ?»

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FIGAROVOX/ENTRETIEN – Le géopolitologue appelle à dépasser les considérations religieuses et politiques à propos des chrétiens d’Orient. Selon lui, ils méritent un soutien inconditionnel, en tant que créateurs d’unité dans des sociétés de plus en plus divisées.

«Les chrétiens d’Orient n’entrent pas dans les codes actuels, ce n’est pas une cause qui émeut le grand public.» Tigrane Yégavian. ROBERT ATANASOVSKI/AFP

Tigrane Yegavian est géopolitologue spécialiste du Caucase et du Moyen-Orient, il est également chercheur au Centre Français de Recherche sur le Renseignement. Il a notamment publié Minorités d’Orient les oubliés de l’Histoire aux éditions Le Rocher en 2019

FIGAROVOX. – Malgré l’importance de la défense des minorités dans les sociétés occidentales, on entend peu parler de la situation dramatique des chrétiens au Moyen-Orient et de leur perte de droits. Le sujet est-il devenu tabou en France ?

Tigrane YÉGAVIAN. – Ce que je trouve avant tout désolant, c’est qu’il y ait une telle politisation d’un débat qui ne devrait pas l’être. Il faut noter qu’à la fin du XIXe, les principaux soutiens de la cause des Arméniens et des Chaldéens opprimés par les Turcs ottomans, étaient surtout des gens de gauche tels que Jean Jaurès, Anatole France, Charles Péguy… Et c’est plus récemment que les chrétiens de droite se sont emparés de ces questions. Même dans les années 90, la cause arménienne était défendue par le parti socialiste et communiste. Mais on voit très clairement qu’après 2014 et l’invasion de l’Irak par l’État islamique qui expulse les chrétiens et extermine les Yézidis, il y a une vague d’émotion au sein de la classe politique de droite. Celle-ci va donc s’emparer du sujet, et parfois l’instrumentaliser, comme l’a fait Reconquête. Tandis que la gauche, elle, a abandonné cette cause, et s’est surtout illustrée par une indignation à géométrie variable. Le refus d’Arte de dialoguer avec l’Œuvre d’Orient, association tout à fait respectable, est hautement significatif.

Mais au-delà de la politisation et de l’hystérisation du sujet qui nuisent à sa visibilité et empêchent une concertation pacifique, il y a aussi un effet de mode. C’est-à-dire que les chrétiens d’Orient n’entrent pas dans les codes actuels, ce n’est pas une cause qui émeut le grand public. S’il s’agissait de féministes LGBT qui affrontaient Daesh, là on en aurait plus parlé, il y aurait eu un narratif susceptible de toucher les gens. Les chrétiens d’Orient ont le malheur d’être chrétiens…

« Ces chrétiens sont les derniers à tisser des liens sociaux supra-confessionnels, grâce à leur tissu scolaire et hospitalier, dans des pays menacés de division et d’effondrement. »

Le problème de ces chrétiens c’est que pendant plusieurs siècles ils ont été protégés par les Occidentaux, notamment au XIXe, après ils ont essayé de s’émanciper en devenant des citoyens, ce qui n’a pas marché du fait de l’islamisation des sociétés arabes, et maintenant ils se retrouvent au pied d’un troisième paradigme, ils ne savent pas comment faire pour garantir et pérenniser leur avenir, ils cherchent leur place. Je pense que l’on est arrivé à un moment charnière de leur histoire, un point de bascule. Il est nécessaire de les aider, en tant que minorité, à trouver une nouvelle place dans ces sociétés. Mais en Occident on ne parle d’eux qu’à Noël, ou lorsqu’il y a un attentat en Égypte, en Irak

On manque aussi de nuance lorsque l’on parle de ce sujet, notamment dans le conflit syrien. On a tendance, en France, à avoir une vision binaire et expliquer que les chrétiens soutiennent le régime de Bachar el-Assad. Les chrétiens sont tout à fait conscients de la nature autocratique de ce régime, mais ils n’ont aucune confiance en l’Occident pour garantir leur sécurité, c’est donc une sorte de «moindre mal».

FIGAROVOX. – La chaîne de télévision franco-allemande Arte a refusé la diffusion d’un spot publicitaire de l’Œuvre d’Orient. Selon l’Œuvre d’Orient la chaîne se « réfugie derrière son cahier des charges franco-allemand pour refuser la diffusion de ce spot et couper la voix aux chrétiens d’Orient ». Cette critique est-elle justifiée ? Comment expliquez-vous le refus de la chaîne ?

Tigrane YÈGAVIAN. – Il me semble y avoir de la mauvaise foi de la part d’Arte, parce qu’ils sont à la pointe pour toutes les causes «droits de l’hommistes», y compris celles qui défendent les minorités religieuses. La cause des Ouïghours ou des Rohingya, par exemple, font l’objet d’une couverture médiatique bien plus importante chez Arte que dans le reste du service public. Il y a donc une forme de deux poids deux mesures et d’hypocrisie dans le traitement de ce sujet, surtout de la part d’une chaîne du service public qui avait pourtant produit en 2016 un documentaire sur les chrétiens d’Orient.

On se retrouve donc, aujourd’hui, dans une forme de blocage qui ne peut être motivé, à mon sens, que par des raisons politiques. Comme si les chrétiens d’Orient gênaient, ne rentraient pas dans les bonnes cases, alors que l’Œuvre d’Orient est une organisation institutionnelle tout à fait neutre, et extrêmement bien installée dans le paysage français depuis 1856. Cette association n’a pas d’agenda politique, c’est une organisation non-gouvernementale qui coopère depuis longtemps avec le ministère des affaires étrangères et d’autres acteurs publics. De même, les spots publicitaires de l’Œuvre d’Orient ont souvent été relayés par les médias traditionnels, tels que Radio France.

Mais je pense qu’il y a eu une radicalisation et une politisation du sujet des chrétiens d’Orient, et que des associations telles que SOS chrétiens d’Orient ont une part de responsabilité, bien qu’elles fassent un travail tout à fait louable. Et pour une chaîne comme Arte, très «droits de l’hommiste», défenseur de la démocratie libérale, antirusse, qui a donc une ligne éditoriale assez marquée, cette politisation peut gêner. L’Œuvre d’Orient défend les chrétiens d’Orient, non pas parce qu’ils sont chrétiens, mais parce qu’ils ont une mission spéciale. C’est-à-dire que ces chrétiens sont les derniers à tisser des liens sociaux supra-confessionnels, grâce à leur tissu scolaire et hospitalier, dans des pays menacés de division et d’effondrement.

Comment les chrétiens d’Orient perçoivent cette absence de mobilisation et ce silence relatif de l’Occident ?

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L’Eglise aux origines des Universités

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Au tout début du XIIe siècle, une institution d’un genre nouveau, une des créations les plus originales de la civilisation occidentale naît simultanément à Paris, à Bologne et à Oxford : l’université. Pendant près de trois siècles, tout ou presque se faisait dans les universités : théologie, philosophie mais aussi droit et sciences.

L’Eglise aux origines des Universités:

Votre émission « Au risque de l’Histoire » vous propose de comprendre le rôle de l’église, le rôle de la papauté aussi dans la création de ces institutions. Quand apparaît tout d’abord l’universitas ? Que disent ces créations de la culture occidentale médiévale ? Qui sont les acteurs de l’université ? Christophe Dickès reçoit les historiens Jacques Verger et Nathalie Gorochov.

Présidence de la République : Romy Voos Andrianarisoa, nouvelle directrice de cabinet

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Une nouvelle tête va diriger le cabinet civil du président de la République. Romy Voos Andrianarisoa a été nommée hier en conseil des ministres.

Le président de la République a décidé de recruter une nouvelle directrice pour son cabinet civil. Un poste éminemment politique au sommet de l’Etat qui est confié dorénavant à Romy Voos Andrianarisoa. Cette femme de quarante-six ans, fera donc ses premières armes en politique avec un nouveau portefeuille, a été nommée hier en conseil des ministres. Selon certaines sources, elle a déjà fourni, loin des projecteurs, ses services au président de la République. Toutefois, l’arène politique est un terrain inhabituel pour la nouvelle directrice de cabinet civil qui est plutôt un visage familier dans le secteur privé. Elle a déjà présidé la commission développement durable et éthique des affaires auprès du groupement des entreprises de Madagascar. Mais elle a également travaillé à la tête de British Petroleum Madagascar, après avoir fait un passage chez Madagascar Oil, tous des projets dans le secteur pétrolier dans le pays.

Opposition

Titulaire d’un MBA en Angleterre et d’un master en commerce international en France, le cursus universitaire de Romy Voos Andrianarisoa devait lui prédestiner à une carrière brillante dans le business, plutôt que d’atterrir sur le terrain politique. A bien des égards, l’initiation ne sera pas, en effet, tâche aisée pour Romy Voos Andrianarisoa étant donné l’agenda politique du président de la République pour 2023 et cette ambiance politique qui devient de plus en plus électrique à l’entame de l’année électorale. Tiraillée entre la tension qui anime la majorité présidentielle depuis la motion de censure avortée de décembre dernier et une opposition de plus en plus offensive, Romy Voos Andrianarisoa aura du pain sur la planche pour parvenir à donner une forme irréprochable à l’écurie présidentielle  en vue des élections prochaines.

Santé

Après Stephanie Delmotte, Lova Ranoromaro et Baomihavotse Raharinirina, elle sera ainsi la quatrième femme qui a occupé le poste de directrice de cabinet de la présidence de la République depuis la victoire de Andry Rajoelina aux élections de 2018. Baomihavotse Raharinirina lui a cédé la place depuis hier. L’ancienne ministre de l’Environnement, qui aurait connu un problème de santé depuis quelques mois, aurait dû céder sa place pour soutenir la cadence à la présidence de la République. Depuis le début de cette année, Baomihavotse Raharinirina est devenue de plus en plus discrète et ne serait plus aperçue au palais présidentiel « à cause de sa santé », nous confie certaines sources. Par ailleurs, le conseil des ministres d’hier a également nommé le général de division Razafindratovo Heritiana Ramasy, comme nouveau secrétaire général du ministère de la Défense nationale, et de Marie de Jésus Ratolojanahary comme président du conseil d’Etat de la Cour Suprême.

(source: Midi M/kara)

Experte en Développement Durable

Faces of Africa: The Jews of Madagascar

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Madagascar is the new home for the world’s newest Jewish community. The country was colonized by France and they introduced Christianity which is practiced by over 90% of its citizens. But in recent years, a group of Malagasy people led by Ashrey Dayves believe that one particular religion, Judaism, was the original religion in Madagascar.

They have converted to Judaism and they hope to get many Malagasy join the religion and find their true roots.

Protégé : Fibeazana: Fikambanan’Andriana: maro karazana

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Protégé : ESCA 05.02.23: Ramahavalisoa Family Greetings

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