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En Afrique du Sud, le parti au pouvoir demande que Pretoria quitte la Cour pénale internationale

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Le président sud-africain Cyril Ramaphosa lors d’un discours d’ouverture de la cinquième conférence sur l’investissement, à Sandton, en Afrique du Sud, le 13 avril 2023. JAIRUS MMUTLE/GCIS / REUTERS

Le parti est critiqué depuis le début de la guerre en Ukraine pour sa proximité avec Moscou. La CPI avait notamment émis un mandat d’arrêt international contre Poutine.

L’ANC au pouvoir en Afrique du Sud a demandé que le pays, critiqué depuis le début de la guerre en Ukraine pour sa proximité avec Moscou, quitte la Cour pénale internationale (CPI), a déclaré mardi 25 avril le président Cyril Ramaphosa. La CPI installée à La Haye a émis en mars un mandat d’arrêt contre le président russe Vladimir Poutine pour le crime de guerre de «déportation» d’enfants ukrainiens.

Pretoria doit accueillir en août un sommet des BRICS (groupe de pays réunissant l’Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, l’Inde et la Russie). Membre de la CPI, le pays est théoriquement censé arrêter le président russe à son arrivée dans le pays. «Le parti au pouvoir a tranché, estimant prudent que l’Afrique du Sud se retire de la CPI», a déclaré Cyril Ramaphosa lors d’une conférence de presse à l’issue d’une visite du président finlandais Sauli Niinistö. Le Congrès national africain (ANC) s’est réuni au cours du week-end. La question de savoir si l’Afrique du Sud arrêtera Poutine est «à l’étude», a ajouté le chef d’État.

Puissance diplomatique africaine

Cyril Ramaphosa a expliqué que cette décision a été prise «en grande partie» en raison de ce qui est perçu comme un traitement injuste de certains pays par la Cour. «Nous aimerions que cette question du traitement inéquitable soit discutée de manière appropriée, mais en attendant, le parti au pouvoir a décidé une fois de plus qu’il fallait se retirer», a déclaré Cyril Ramaphosa. L’Afrique du Sud avait déjà voulu se retirer de la CPI en 2016 après une visite de l’ancien président soudanais Omar el-Béchir. Pretoria avait refusé de procéder à l’arrestation de ce dernier, également visé par un mandat d’arrêt de la Cour.

Mais le retrait de Pretoria avait été contrecarré par la justice du pays, qui avait estimé qu’une telle décision serait inconstitutionnelle. Puissance diplomatique africaine, l’Afrique du Sud refuse de condamner Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine, affirmant adopter une position neutre. L’Afrique du Sud a par ailleurs accueilli en février des exercices navals avec la Russie et la Chine au large de ses côtes, suscitant l’«inquiétude» de la scène internationale. Les liens entre l’Afrique du Sud et la Russie remontent à l’époque de l’apartheid, le Kremlin ayant apporté son soutien à l’ANC dans la lutte contre le régime raciste.

(source: lefigaro.fr avec AFP)

Arrêter Poutine ? Le choix cornélien de l’Afrique du Sud

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Le porte-parole du président sud-africain vient de reconnaître que l’organisation du prochain sommet des Brics est perturbée par le mandat d’arrêt émis, par la CPI, contre Vladimir Poutine.

© Damien Glez © Damien Glez

L’équidistance a-t-elle ses limites ? Comme d’autres pays du continent, l’Afrique du Sud a tenté de ménager, depuis un an, la chèvre russe et le chou ukrainien, revendiquant une nouvelle forme de « non-alignement » et refusant, dès mars 2022, de voter la première résolution des Nations unies qui exigeait « que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine ». Cohérence sud-africaine ou contradiction ? Les semaines qui viennent semblent plutôt conduire le pays vers la seconde hypothèse, en voyant se confronter trois faits manifestement inconciliables…

Premier fait : le pays de Cyril Ramaphosa doit accueillir, à Durban en août, un sommet des Brics, le groupe de nations qui réunit le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. Deuxième fait : État signataire et ratificateur du Statut de Rome, le pays de Madiba est membre de la Cour pénale internationale (CPI), donc censé interpeller, à ce titre, toute personne qui viendrait à fouler son sol, si celle-ci fait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par celle-ci. Troisième fait : le 17 mars dernier, la juridiction pénale internationale basée à la Haye émettait un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine pour le crime de guerre présumé de déportation d’enfants ukrainiens.

« Bâtons dans les roues »

Ce mercredi, le porte-parole du président sud-africain, Vincent Magwenya, indiquait que « tous les chefs d’État » concernés « devraient assister » au sommet des Brics. Et d’ajouter que le mandat d’arrêt contre le président russe mettait « des bâtons dans les roues » de son pays. Si Pretoria affirme respecter une position « neutre », favorable au dialogue entre la Russie et l’Ukraine, nombre d’observateurs décrivent une véritable proximité avec Moscou. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait d’ailleurs tenu à intégrer l’Afrique du Sud dans son périple africain de janvier.

Pretoria a déjà été confronté à pareil dilemme, lors du 25e sommet de l’Union africaine, en 2015, sommet auquel était convié le président soudanais de l’époque, Omar el-Béchir, alors sous le coup de deux mandats d’arrêt de la CPI, pour génocide et crimes contre l’humanité. El-Béchir était venu puis reparti, non sans quelques grincements de dents diplomatico-judiciaires.

Blâmée, l’Afrique du Sud avait rappelé le droit de se retirer de la CPI, au profit du renforcement des mécanismes africains de justice internationale. Pour détourner l’attention, les membres africains de la CPI, gênés aux entournures, avaient déporté le débat sur la présumée propension de la Cour de la Haye à cibler essentiellement des ressortissants de leur continent. Argument difficile à soutenir, quand l’homme recherché est russe.

Il reste à l’Afrique du Sud le raisonnement selon lequel un pays ne passe les menottes qu’aux chefs d’États qui ont adhéré à la CPI. Si la Russie a signé le Statut de Rome, Vladimir Poutine ne l’a pas ratifié…

(source: Jeune Afrique)

Les Emirats rejettent l’extradition des frères Gupta en Afrique du Sud

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L’Afrique du Sud avait formulé une demande d’extradition en juillet, peu après l’arrestation des deux frères à Dubaï en juin dernier.

Atul Gupta regarde devant le tribunal de Randburg, près de Johannesburg, le 27 septembre 2010. © -/AFP or licensors

Le ministre sud-africain de la Justice Ronald Lamola a précisé vendredi dans un communiqué que le gouvernement avait été informé jeudi soir de la décision d’un tribunal de Dubai de ne pas autoriser l’extradition des deux hommes d’affaires, arrêtés dans la même ville en juin.

« Nous avons appris avec stupeur et consternation que l’audience d’extradition a eu lieu au tribunal a Dubai le 13 février 2023 et que notre demande d’extradition a été rejetée », a dit M. Lamola.

Les deux Gupta, ainsi qu’un troisième frère Ajay, d’origine indienne et redoutable trio d’hommes d’affaires, sont accusés d’avoir pillé les caisses de l’Etat, avec la complicité de M. Zuma, pendant ses neuf ans au pouvoir (2009-2018).

L’Afrique du Sud tente de mettre la main sur la richissime et influente famille depuis des années. Un rapport explosif avait dévoilé fin 2016 l’ampleur de ce qui a été baptisé dans le pays de « capture d’Etat ».

Le sulfureux trio est accusé d’avoir infiltré le sommet de l’Etat, profitant d’une longue amitié avec Jacob Zuma qu’ils ont acheté à coups de pots-de-vin tout au long de ses deux mandats (2009-2018). Ils auraient méthodiquement siphonné les caisses du pays, pillé les entreprises publiques et étendu leur emprise jusqu’à influencer le choix des ministres.

Le trio a fui l’Afrique du Sud peu après la création, en 2018, d’une commission présidée par le juge Raymond Zondo et chargée d’enquêter sur la corruption d’Etat.

L’Afrique du Sud avait formulé une demande d’extradition en juillet, peu après l’arrestation des deux frères à Dubai en juin dernier.

Les arrestations avaient suivi la signature d’un traité d’extradition entre Pretoria et les Emirats.

Accumulation d’accusations

Au centre de la demande d’extradition figure un contrat public douteux de l’équivalent de 1,5 million d’euros. Une infime partie de l’accumulation d’accusations portées contre les frères Gupta.

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International. BRICS: L’adversaire qui fait peur à l’Ouest

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Le premier sommet du BRIC s’est tenu à Ekaterinbourg, en Russie, le 16 juin de la même année, où les chefs d’État en question ont convenu de renforcer le dialogue et la coopération entre eux.

L’année suivante, à Brasilia, au Brésil, en avril 2010, s’est tenu le deuxième Sommet, où les dirigeants de ces pays ont souligné la nécessité d’un système intergouvernemental mondial multidimensionnel.

Puis, lors de leur troisième réunion à New York en septembre 2010, les BRIC se sont mis d’accord sur l’entrée de l’Afrique du Sud. L’Afrique du Sud a réussi à adhérer après un effort soutenu du fait de sa politique étrangère active, cette coalition d’Etats la faisant passer de « BRIC » à « BRICS ».

Lors du quatrième sommet en mars 2012 à New Delhi, en Inde, une première annonce a été faite de la création d’une nouvelle banque de développement (NDB), qui a été officialisée lors de leur cinquième sommet à Durban, en Afrique du Sud, en 2013, avec l’intention claire de l’indépendance des BRICS par le Fonds monétaire international, la Banque mondiale, les États-Unis et l’Union européenne. L’accord pour sa création, après avoir résolu des différends sur des questions d’organisation, a finalement été conclu en 2014, lors de la sixième réunion des BRICS à Fortaleza, au Brésil.

Les pays BRICS représentent 40 % de la population mondiale, soit plus de 3,1 milliards de personnes. Les BRICS font coexister des pays avec différents degrés de développement et différentes stratégies.

Le Brésil est le plus grand pays d’Amérique du Sud, tant en population (environ 213 millions) qu’en superficie, puisqu’il occupe à lui seul 1/3 de l’Amérique du Sud. C’est aussi le quatrième pays le plus riche des Amériques en termes de PIB. Cependant, il ne dispose pas d’infrastructures appropriées (réseau routier et ferroviaire insuffisant, infrastructures portuaires insuffisantes, etc.) et en combinaison avec des inégalités économiques extrêmes (1 citoyen sur 4 vit dans la pauvreté absolue) ne lui permettent pas d’émerger comme une superpuissance économique.Selonl’indice de compétitivité mondiale du Forum économique mondial, le Brésil se classait au 108e rang sur 137 économies en 2017 en termes de qualité générale de ses infrastructures.Des scandales de corruption sont également présents dans le pays. Le Brésil traite des questions régionales. Lire la suite »

Josep Borrell : « Wagner en Afrique est devenue la garde prétorienne des dictatures militaires »

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Le chef de la diplomatie européenne, qui revient d’une visite en Afrique du Sud et au Botswana, reproche à Pretoria d’avoir refusé de condamner l’invasion russe en Ukraine.

Josep Borrell, le haut représentant de la Commission européenne pour les affaires extérieures et la politique de sécurité, le 23 janvier 2023, à Bruxelles. JOHN THYS / AFP

Josep Borrell est le haut représentant de la Commission européenne pour les affaires extérieures et la politique de sécurité. Du 26 au 29 janvier, il était en visite en Afrique du Sud et au Botswana. Dans un entretien au Monde, il revient sur la lutte d’influence qui oppose les Occidentaux à la Russie sur le continent africain depuis le début de la guerre en Ukraine.

Sergueï Lavrov était en visite à Pretoria quelques jours avant vous, ainsi que la secrétaire au Trésor américaine, Janet Yellen. L’Afrique est-elle redevenue le théâtre d’une lutte d’influence entre grandes puissances ?

Josep Borrell Oui, l’Afrique est sans doute un champ de bataille : une bataille de récits autour de la guerre en Ukraine. La Russie a clairement des appuis dans la région et elle mène une activité diplomatique intense. Nous essayons également d’expliquer les causes et les conséquences de cette guerre.

L’Afrique du Sud, qui s’abstient de condamner l’agression russe, est-elle au cœur de cette bataille ?

L’Afrique du Sud est un pays très important, un de nos partenaires stratégiques, et nous regrettons qu’elle ne soit pas du côté de ceux qui ont condamné l’invasion. Mais elle n’est pas seule dans la région. D’autres en revanche ont clairement condamné la violation de la Charte des Nations unies.

(source: lemonde.fr)

La fronde monte contre la politique de discrimination positive en Afrique du Sud

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Début novembre, plusieurs médias ont annoncé que le « Black economic empowerment » ne serait plus pris en compte dans l’attribution des marchés publics.

Selon Mteto Nyati, nouveau membre du conseil d’administration d’Eskom, « la corruption se fait largement sur le dos des politiques de discrimination positive qui promeuvent les petites entreprises locales ». Ici à Johannesburg, en juin 2013. ALEXANDER JOE / AFP

Depuis l’élection de Nelson Mandela en 1994, corriger les injustices héritées de l’apartheid est l’une des missions sacrées que s’est donnée l’ANC, le parti qui gouverne l’Afrique du Sud. Aussi y avait-il de quoi être étonné quand, début novembre, plusieurs médias sud-africains ont annoncé que la plus emblématique des politiques de discrimination positive, le « Black economic empowerment », ne serait plus prise en compte dans l’attribution des marchés publics. Une nouvelle fracassante, aussitôt démentie par le gouvernement. Mais l’ambiguïté qui continue d’entourer la séquence trahit le malaise grandissant autour de ces politiques accusées de nourrir la corruption et de nuire à l’économie.

L’imbroglio prend racine dans une législation complexe qui permet à l’Etat sud-africain de donner un avantage à certaines entreprises dans le cadre de l’attribution de marchés publics afin de favoriser « les catégories de personnes historiquement désavantagées en raison de discriminations injustes fondées sur la race, le genre ou le handicap ». Le principal critère de cette discrimination positive repose sur la notion de « broad-based Black economic empowerment », communément abrégé BEE. Chaque entreprise possède un « score BEE », déterminé en grande partie par la couleur de peau de ses dirigeants.

Traditionnellement, le mécanisme consiste à pondérer le prix proposé par une entreprise en réponse à un appel d’offres dans le cadre d’un marché public par son score BEE. Mais depuis 2017, une régulation bien plus radicale permet notamment de disqualifier d’office une entreprise qui n’aurait pas un score BEE satisfaisant. Mécaniquement, elle autorise également à réserver l’attribution d’un marché public aux entreprises possédées à 100 % par des personnes de couleur. Une décision rapidement contestée devant la justice par Sakeliga, un lobby opposé aux politiques de discrimination positive et plus généralement à l’intervention de l’Etat dans l’économie.

En février, alors que les critiques pleuvent sur les effets pervers de ces régulations, la Cour constitutionnelle sud-africaine a donné raison à Sakeliga. Estimant que le ministre des finances a outrepassé ses pouvoirs, elle somme le gouvernement de revoir sa copie. Dans la foulée, plus d’une centaine d’entités publiques demandent à être exemptées des dispositions jugées illégales. Parmi elles, Eskom, la compagnie publique d’électricité sud-africaine, dont les déboires actuels illustrent les limites du système.

Des entreprises incompétentes

Au bord du gouffre, Eskom impose à l’Afrique du Sud des coupures de courant quotidiennes afin d’éviter l’effondrement du réseau électrique alors que ses centrales à charbon croulent sous les pannes. La majeure partie d’entre elles ont plus de 40 ans, mais les plus récentes, âgées d’à peine quelques années, rencontrent les mêmes problèmes. Car c’est en réalité la compétence qui fait défaut au géant de l’électricité sud-africain.

« Si Eskom n’est pas capable de fonctionner, c’est en grande partie parce que les gens chargés de la maintenance ne font pas leur boulot correctement », explique un fin connaisseur de la société qui assure que des entreprises incompétentes, corrompues, ou les deux, ont obtenu des contrats de maintenance sous couvert de ce que l’Afrique du Sud appelle les politiques de « transformation » de l’économie. Lire la suite »

Afrique du Sud : couronnement officiel du roi des zoulous

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Le couronnement du souverain intervient après une année d’âpres querelles sur la succession royale devant les tribunaux.

Le président sud-africain intronisant le nouveau le roi Misuzulu Zulule 29/10/2022 à Durban en Afrique du sud © cleared

C’est en chants et danses dans le stade Moses Mabhidade de Durban que s’est déroulé samedi, l’intronisation officielle du nouveau souverain des Zoulou, Misuzulu Zulu, âgé de 48 ans. Il succède à son père, le roi Zwelithini, décédé en mars 2021, après plus de 50 ans de règne.

L’événement sonne le glas d’une année d’âpres querelles fratricides sur la succession royale. Le monarque a promis de promouvoir « la paix et la réconciliation » et d’être un « catalyseur » du développement.

« Je comprends que l’histoire m’a choisi en ce moment, alors que la nation zouloue et d’autres nations sont confrontées à plusieurs défis. Parmi ces défis figurent la pauvreté, le chômage, un déficit de confiance dans le gouvernement et les structures de leadership traditionnelles, les catastrophes liées au changement climatique, l’effondrement économique, l’insécurité alimentaire, les maladies liées à la famine qui ne ravagent pas seulement notre peuple mais aussi nos économies. », a déclaré le roi de la nation zouloue.

Bien que le titre de roi ne confère pas de pouvoir exécutif, les monarques exercent une grande influence morale sur plus de 11 millions de Zoulous, qui représentent près d’un cinquième de la population sud-africaine de 60 millions d’habitants.

C’est le président sud-africain a remis un certificat géant encadré reconnaissant officiellement Misuzulu Zulu comme  »le seul roi de la nation zouloue ». C’était en présence du roi le roi Mswati III d’Eswatini, par ailleurs, oncle du nouveau souverain.

Cyril Ramaphosa a reconnu,  »un moment historique qui n’arrive qu’une fois dans une vie ». Et d’ajouter   » beaucoup d’entre nous ne le verront plus jamais », a déclaré Cyril Ramaphosa. Le dernier couronnement d’un roi datant de plus d’un demi-siècle.

Les rois zoulous sont les descendants du roi Shaka, leader du XIXe siècle toujours vénéré pour avoir unifié une grande partie du pays sous le nom de nation zouloue, qui a mené des batailles sanglantes contre les colonisateurs britanniques.

(source:  Africanews)

TE Mali Dubaï : les routes de l’or sale

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Le secteur de l’extraction de l’or échappe de plus en plus aux circuits traditionnels. Le nombre de mines artisanales augmente car les zones d’orpaillage échappent progressivement au contrôle des Etats

Le Mali s’impose progressivement comme le centre d’achat d’or des pays sahéliens et Dubaï est devenu ces cinq dernières années la principale destination de la production d’or artisanal du continent africain. En fermant les yeux sur l’origine des lingots qui arrivent sur leur territoire, les Emirats Arabes Unis nourrissent-ils indirectement tous les trafics ? Les institutions, comme l’OCDE, demandent en tout cas des régulations bien plus strictes.  Notre enquête, réalisée dans plusieurs pays africains, permet de mieux comprendre comment et pourquoi le secteur aurifère mondial change de visage.

Reportage de Caroline Dumay (France, 2022) | ARTE

 

Corruption et détournements de fonds en Afrique du Sud : le rapport accablant du juge Zondo

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Le magistrat a remis les deux derniers volets de son travail d’enquête sur dix années de pillage des ressources de l’Etat. Il n’épargne ni l’ANC ni l’actuel président Ramaphosa.

Le juge Raymond Zondo remet au président sud-africain, Cyril Ramaphosa (à droite), le rapport final d’une enquête judiciaire sur la corruption sous la présidence de Jacob Zuma, à Pretoria, le 22 juin 2022. THEMBA HADEBE / AP

Cinq mille quatre cent trente-sept pages. Voilà ce qu’il aura fallu à l’infatigable juge Raymond Zondo pour raconter le naufrage d’une nation. Ou comment, selon les travaux du magistrat, pendant près de dix ans, une clique de truands a fait main basse sur l’Etat sud-africain avec la complicité de l’ancien président, Jacob Zuma, détournant plus de 3,5 milliards de dollars (3,32 milliards d’euros). Mercredi 22 juin, le juge à la tête de la commission d’enquête sur ce que l’Afrique du Sud appelle « la capture d’Etat » a remis les deux derniers volets de son rapport dantesque au président Cyril Ramaphosa. Pour ceux qui doutaient encore, le déballage est d’une ampleur inouïe et il n’épargne personne. Pas même l’actuel chef d’Etat.

Avec ces derniers chapitres très attendus, le juge Zondo conclut quatre années de travaux « épuisants ». Entre août 2018 et décembre 2021, la commission a d’abord offert une catharsis collective à l’Afrique du Sud en entendant plus de 300 témoins lors d’auditions retransmises en direct. Un haut responsable a raconté comment il s’est vu offrir un poste de ministre de la bouche des Gupta, la fratrie d’origine indienne accusée d’être le cerveau du hold-up. Des gardes du corps ont évoqué des sacs remplis de cash. Des lanceurs d’alerte ont fait part de leur calvaire. Certains responsables se sont mis à table pendant que d’autres répétaient piteusement : « Je ne me souviens pas. »

(… lire l’intégralité sur Le Monde)

Comment l’ancien président Jacob Zuma a offert l’Afrique du Sud aux frères Gupta

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Un nouveau volet de l’enquête décrit la façon dont le trio d’hommes d’affaires d’origine indienne a fait main basse sur des pans entiers de l’économie avant de les siphonner, sous le mandat de Jacob Zuma.

L’ancien président sud-africain Jacob Zuma à la Haute Cour de justice à Pietermaritzburg, le 31 janvier 2022. POOL / REUTERS

Il est presque arrivé au bout de sa tâche. Son œuvre, serait-on tenté de dire. Fin avril, le juge sud-africain Raymond Zondo a remis au président Cyril Ramaphosa le quatrième et avant-dernier volet de son rapport sur le système de corruption qui a gouverné l’Afrique du Sud pendant près d’une décennie. Accablant pour le précédent chef de l’Etat, Jacob Zuma, il raconte comment un président devenu le pantin d’une fratrie d’hommes d’affaires leur a permis de réaliser le casse du siècle : braquer son propre pays pour un butin qui se chiffre en milliards de dollars.

En fuite à Dubaï, Ajay, Atul et Rajesh, alias « Tony », Gupta, trois frères d’origine indienne, ont été les maîtres de l’Afrique du Sud du début des années 2010 jusqu’à la démission forcée de Jacob Zuma en 2018. « [Jacob] Zuma a diligemment ouvert les portes des entreprises publiques aux Gupta en les invitant à se servir dans l’argent et les actifs du peuple de l’Afrique du Sud », écrit le juge Zondo.

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