Raymond Ranjeva

Débat sur la HCC : Florent Rakotoarisoa contre Raymond Ranjeva

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L’une des parties n’a pas entièrement raison comme l’autre n’a pas tout à fait tort.

Réponse du berger à la bergère

Ou plutôt de l’ancien étudiant à son ancien professeur. « Les décisions et arrêts de la HCC sont conformes à la Constitution », selon son président Florent Rakotoarisoa. Une répartie au professeur Raymond Ranjeva qui avait déclaré la veille, « la HCC ne respecte pas à la lettre la Constitution dans ses décisions ».

A bon droit

Lequel de l’ex-Premier Président de la Cour d’Appel (PPCA) de Toliara, un magistrat privatiste et de l’ancien vice-président de la Cour Internationale de Justice, un publiciste agrégé, parle à bon…droit ? En tout cas, l’actuel président de la HCC n’est pas le seul à avoir été formé par celui qui avait réussi à effectuer deux mandats successifs à la Haye. Deux autres Hauts Conseillers avaient également fréquenté les bancs de l’EESDEGS à Ankatso du temps où Raymond Ranjeva – ayant déjà obtenu son agrégation à l’époque – était le Responsable Pédagogique (RP) de la Filière Droit pour devenir par la suite président de l’Établissement avant d’être élu à la CJI par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité des Nations Unies. Après son retour au pays, au bout de deux mandats de 9 ans, aucun juriste malgache n’a plus siégé au sein du principal organe judiciaire onusien.

TPR

Il y avait bien eu un ancien enseignant de droit à l’Institut d’Etudes Judiciaires (IEJ) à Ankatso, en l’occurrence Honoré Rakotomanana. Mais ce dernier n’a pas fait long feu au poste de procureur adjoint auprès du Tribunal Pénal sur le Rwanda (TPR) qui avait son siège à Arusha en Tanzanie. Il avait été poussé vers la sortie en présentant sa démission au SG de l’ONU, Kofi Annan le 27 février 1997. L’Assemblée générale des Nations Unies devait élire lors de sa session plénière du 24 avril 2001, un autre juge international malgache pour siéger au Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR), en la personne d’Arlette Ramaroson. Mises à part quelques publications sur les réseaux sociaux, cette magistrate pénaliste connue pour sa position souverainiste sur les îles éparses, ne s’invite pas dans le débat politico-constitutionnel actuel, à travers lequel on est en droit – au propre comme au figuré – de se demander si l’élève dépasse ou pas le maître.

(source: R.O – Midi M/kara)

 

Pr Raymond Ranjeva : « Le pouvoir intellectuel est un véritable pouvoir politique »

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Le Professeur Raymond Ranjeva délivre des messages forts à de nouveaux diplômés.

« Je n’hésite pas à vous rappeler aujourd’hui que les devoirs des professeurs d’université ne sont pas moindres par rapport à ceux des acteurs politiques ». La cérémonie de remise des diplômes des promotions en Master « Zara » et en Licence « Ako » de l’IT University, à l’Espace Rose Bypass, hier, était l’occasion pour le Professeur Raymond Ranjeva, juriste international et membre de l’Académie Malagasy, de glisser quelques mots sur la place et le rôle des intellectuels et des professeurs d’université dans la société et surtout la gestion de l’Etat.

Parrain des deux promotions, durant son allocution qui a duré près d’une demi-heure, le professeur a donné ses lettres de noblesse à cette profession. « Il est clair que pour les professeurs d’université, l’enseignement et l’éducation universitaire sont les moyens pour redresser le pays », a-t-il d’ailleurs fait noter après avoir indiqué que « le pouvoir intellectuel est un véritable pouvoir politique ».

Le Professeur n’a pas oublié de remercier le président du Conseil d’administration de l’IT University, Tahina Razafinjoelina qui a profité de ce moment pour faire passer son message à ces jeunes nouveaux diplômés. Il a ainsi fait l’éloge de l’autonomie. « La première richesse nationale est l’homme. Vous en faites partie. La richesse mène à l’autonomie et il faut avancer, oser, bâtir pour vous », a-t-il confié. Les chemins du Professeur Raymond Ranjeva et de Tahina Razafinjoelina se sont croisés lors de la production du film « Nampoina, ny riaka no valam-parihiko ».  Un film qui a comme message principal la consolidation de l’unité nationale et qui donne une place importante à l’ « ady gasy ».

(source: Julien R. – Midi M/kata)

Oronantsary « Nampoina »: manazava ireo mpiandraikitra

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Tontosa ny fampisehoana voalohany ny oronantsary « Nampoina ». Manazava ny antsimpiriany Andriamatoa isany Henri Randrianierenana (mpanatontosa – réalisateur)) sy Raymond Ranjeva (mpanoratra ny tantara an-tsary – script).

Mazava eto ny votoatiny (Firaisam-pirenena) fa tsy natao ho an’ny Malagasy ihany akory izy ity, fa ho an’ireo mpijery iraisam-pirenena ihany koa.

Vinan’Andrianampoinimerina [1745 – 1810]: « Fanjakana sy Firenena tokana i Madagasikara »

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Nofehezin’Andrianampoinimerina tamin’ilay rijanteny malaza hoe « Ny riaka no valampariako ».  Nankatoavin’ny Firenena anglisy izany, ary narahan’ireo Firenen-dehibe hafa (Angletera, Frantsa, Alemaina, Etazonia, …), tamin’ny nanekeny an-dRadama I zanak’i Nampoina ho « Mpanjakan’i Madagasikara » tamin’ny taona 1817.


Ho fanabeazana ny olom-pirenena no nanatontosana ny oronan-tsary « Nampoina », hoy ny Profesora Raymond Ranjeva izay Filoham-boninahitry ny Akademia malagasy. no sady Président de l’Académie africaine des Sciences religieuses, sociales et politiques (Dakar)


Lancement du film « Nampoina » : la classe politique réunie autour d’Andrianampoinimerina


Ampianaro [Poopy sy Naivo]

Akademia Malagasy : Débat sur la démocratie à Madagascar

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Hery Rajaonarimampianina et Raymond Ranjeva parmi les intervenants, hier, à Tsimbazaza

Alors que le pays embrasse le contexte électoral, la démocratie devient un sujet phare et s’invite au cœur de l’Akademia Malagasy dans le cadre d’un atelier.

Ils sont des sommités de l’intelligentsia malgache, politologue et historien de renom, aussi des politiciens, qui sont montés au créneau pour aborder le sujet sur la démocratie à Madagascar. L’Akademia Malagasy a accueilli, hier, à son siège à Tsimbazaza, un atelier dans ce sens. Les contours du concept qui ne sont plus un secret à leur égard ont accaparé leur temps, mais la nécessité d’un mis en contexte, en plein lancement du processus électoral, pousse les intervenants à débattre sur les réalités du moment. La « démocratie numérique », selon le professeur Raymond Ranjeva, est dans l’air du temps. La place des outils de nouvelles technologiques de l’information et de la communication marque la différence de l’époque actuelle à celle d’antan en matière d’expression de la démocratie. Elles sont « incontournables » reconnait le président d’honneur de l’Akademia Malagasy, et « elles tiennent une place importante au cœur même de notre démocratie, à l’instar de l’élaboration de la liste électorale » explique-t-il.

Crise

Un constat qui est aussi partagé par l’ancien président Hery Rajaonarimampianina. « On ne pouvait plus se passer de ces nouvelles technologies quand on aborde la démocratie dans le pays » admet-il, hier, à l’Akademia Malagasy. « Mais leur utilisation massive suffit-elle à garantir l’expression de la liberté ? » rétorque-t-il. Autant dire, selon toujours l’ancien président, que « la démocratie recule  quand la liberté individuelle et collective est restreinte ». Il est vrai que des « liens d’interactions entre les gouvernés et les gouvernants peuvent être créées par les outils technologiques» a affirmé Hery Rajaonarimampianina et l’emmène à dire, ainsi, que « la démocratie est toujours lié au développement socioéconomique du pays ». Toutefois, il est toujours nécessaire d’approfondir les réflexions sur certains aspects de l’expansion du numérique au cœur de la démocratie, exhorte Raymond Ranjeva. Car « la société actuelle souffre d’une crise qui atteint sa mentalité et sa façon de penser » prévient-il. « Et ce mal risque de ronger davantage si nous ne prenions pas conscience de la nécessité d’une réflexion profonde quant à la manière de l’éradiquer » poursuit-il.

Limogeage
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Une Académie pour intégrer laïcs et intellectuels au dialogue interreligieux

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Professeur Aloyse Raymond Ndiaye, vice-président de l’Académie africaine des sciences religieuses, sociales et politiques.

L’Académie africaine des sciences religieuses, sociales et politiques a été créée en 2016 à Dakar à l’issue d’un colloque sur Alioune Diop pour marquer le 50e anniversaire du Concile Vatican II. Selon Professeur Aloyse Raymond Ndiaye, vice-président de cette Académie, cette structure offre le cadre de réflexion sur la participation des laïcs et intellectuels au processus de dialogue interreligieux et de promotion de la paix.

Jacques Ngol, SJ – Cité du Vatican

«Il n’y a pas de dialogue sans l’implication des intellectuels», a déclaré Prof. Aloyse Raymond Ndiaye, vice-président de l’Académie africaine des sciences religieuses, sociales et politiques dans une interview accordée à Radio Vatican, insistant que les «religieux comprennent».

Une Académie pour aider au processus du dialogue interreligieux

L’idée de la création d’une Académie pour promouvoir la participation des laïcs et intellectuels au processus du dialogue interreligieux remonte à Alioune Diop. En effet, «lorsque le Pape Jean XXIII a convoqué le Concile Vatican II, Alioune Diop avait pris l’initiative de réunir un certain nombre d’intellectuels, quelle que soit leur appartenance religieuse pour réfléchir sur les questions à l’ordre du jour du Concile», a-t-il expliqué. Cette initiative avait pour but «d’aider nos représentants au Concile, les évêques qui étaient invités de l’Afrique et qui devaient participer à ce Concile, pour les aider à maîtriser les questions qui étaient soulevées lors de ces débats». C’est pour marquer l’anniversaire de cette intervention de Diop que «nous avons organisé en 2016, à la demande du cardinal Adrien Sarr et de Mgr Barthélémy Adoukonou, cette rencontre internationale à Dakar».

À l’issue de ce colloque était donc née l’idée de poursuivre l’héritage d’Alioune Diop en créant une structure. Selon le vice-Président de l’Académie, cette structure regroupe «à travers toute l’Afrique le plus grand nombre d’intellectuels croyants pour discuter des problèmes de l’Afrique sur le plan social et politique, mais toujours en relation avec la religion». Dans ce sens, a poursuivi Prof. Ndiaye, cette Académie au sens très classique du terme, est «une société savante, mais pas exclusivement universitaire». Elle a pour mission de faciliter ou d’encourager ou d’aider au dialogue interreligieux.

Impliquer laïcs et intellectuels dans le dialogue interreligieux

Suivre Professeur Aloyse Raymond Ndiaye, vice-président de l’Académie africaine des sciences religieuses, sociales et politiques

«Nous avons constaté que les conflits actuels impliquent d’une manière ou d’une autre, directement ou indirectement, la religion» a affirmé le vice-président de l’Académie. Pour lui, «la religion a sa part dans la construction d’une société de paix». C’est pourquoi il faut «s’efforcer d’organiser un dialogue, puisqu’on en parle beaucoup, de dialogue entre les religions». Par ailleurs, le Sénégalais a fait constater que «jusqu’à présent, ce dialogue est assumé d’une manière pas tout à fait exclusive, mais grandement par les autorités religieuses». Cela est soutenu par des déplacements «du Saint-Père dans les régions, dans les pays islamiques»; mais aussi «on le voit dans nos pays, il y a quand même des commissions dialogue interreligieux, assumée par les autorités religieuses». Il déplore dans ce sens que «les intellectuels dans leur ensemble ne sont pas directement impliqués en tant que tels». Prof. Aloyse Raymond Ndiaye a assuré qu’il serait intéressant que les intellectuels «laïcs catholiques ou chrétiens d’autres religions,  intellectuels musulmans, partisans ou appartenant aux religions traditionnelles se retrouvent pour qu’en tant que tels, ils puissent apporter leur voix dans ce dialogue interreligieux».

Le Sénégal, modèle du dialogue interreligieux

«On présente souvent le Sénégal comme un modèle dans ce contexte du dialogue interreligieux, puisque la majorité de la population est musulmane, que les catholiques sont en minorité avec les religions traditionnelles» a expliqué le cofondateur de l’Académie africaine des sciences religieuses, sociales et politiques. C’est dans ce contexte que le président Léopold Sédar Senghor a «pu diriger, pendant 20 ans, avec son épouse et étant lui-même catholique, un pays à la majorité musulmane». Et même aujourd’hui a-t-il poursuivi, «avec tout ce qui se passe dans notre environnement politique, le Sénégal n’est pas tellement inquiet, il n’est pas soumis à des troubles liés à la question religieuse». Pour lui, «il y a une certaine cohabitation, une coexistence pacifique». L’exemple palpable, c’est d’abord «les autorités politiques, laïques, civiles et religieuses qui s’entendent; Senghor, le premier, a tissé des relations très fortes, fraternelles, avec des chefs religieux musulmans et les évêques font la même chose». Ce qui est visible aujourd’hui dans «les établissements catholiques, qui sont bien tenus, où catholiques et musulmans se retrouvent».

L’Académie dans une perspective d’avenir

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AAM: famindram-pitantanana teo amin’N/A Raymond Ranjeva sy Hamon Randriamahary

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Lanonana notanterahana tao amin’ny Foiben-toeran’ny Antenimieran’ny Andriana Merina tao Isoraka. ny Sabotsy faha-22 Oktobra 2022.

Instances internationales – Des Malagasy à des postes de haute responsabilité

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Mme Monique Andreas Esoavelomandroso et SEM Patrick Rajoelina.

Les nominations de représentants de la Grande île au sein d’instances internationales se suivent ces derniers temps. Dernièrement, selon un communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères, hier, Monique Andreas Esoavelomandroso, ancienne médiateur de la République de Madagascar, a été élue au Comité des Sages du « Marché commun de l’Afrique orientale et australe » (COMESA) pour un mandat de quatre ans. Ce Comité des Sages du COMESA (CdS) fait partie d’un des piliers essentiels de la promotion de la paix et de la sécurité dans la région, conformément à l’article 3 du Traité du COMESA. Il a été créé en 2009 pour renforcer le cabinet du Secrétaire général pour les missions de restauration de la paix dans le cadre du Programme Paix et sécurité.

Cette organisation régionale accueillera également une autre ressortissante malgache, en l’occurrence la juge Salohy Norotiana Randrianarisoa, ex-directeur général des Affaires judiciaires, des études et des réformes auprès du ministère de la Justice, qui a été élue pour siéger en tant que juge de la Cour de justice de cette même organisation régionale. Ces deux personnalités prêteront serment durant le prochain Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement prévu en Egypte, le 23 novembre 2021. Elles ont rendu une visite de courtoisie au ministre des Affaires étrangères, Patrick Rajoelina, hier avant leur départ.

Les représentantes de la gent féminine ne sont pas les seules à porter haut le flambeau du pays. Le Général Edelin Calixte Randriamiandrisoa vient d’être nommé membre du Conseil d’Administration (CA) du Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme ou Global Fund. Il y siégera ainsi en qualité de représentant de l’Afrique orientale et australe. Rôdé au travail avec les partenaires techniques et financiers, cet officier supérieur a été conseiller spécial de plusieurs chefs de Gouvernement malagasy et a présidé le Country Coordinating mechanism et l’instance de coordination nationale des subventions du Fonds mondial à Madagascar de lutte contre les pandémies.

Le dernier nommé n’est plus à présenter. Le Professeur Raymond Ranjeva, président sortant de l’Académie nationale de Madagascar, vient d’être élu Président de l’Académie africaine des sciences religieuses, sociales et politiques le 13 Novembre 2021 à Dakar. Il s’agit d’une toute nouvelle institution de réflexion et de recherche axée sur les problèmes dans les domaines religieux, social, politique, scientifique, culturel et environnemental.

L’Académie offre un espace de formation pluridisciplinaire ouvert aux Africains et à la diaspora. Ceux-ci recevront des compétences sur les notions du vivre ensemble, de la justice, de l’enrichissement mutuel et de la paix. Des nominations qui en appellent d’autres et qui montrent que Madagascar est un pays dynamique au plan international. De nombreuses responsabilités lui sont confiées au sein d’instances internationales.

(source: laverite.mg)

Académie africaine des sciences religieuses, sociales et politiques : Le Pr Raymond Ranjeva élu président

Le professeur Raymond Ranjeva est élu président de la toute nouvelle Académie africaine des sciences religieuses, sociales et politiques de Dakar. Cette élection s’est déroulée samedi dernier dans la capitale sénégalaise.

Le Professeur Raymond Ranjeva

Ancien recteur de l’université d’Antananarivo, ancien juge et vice-président de la cour internationale de Justice et membre de l’Académie malgache, le Pr Raymond Ranjeva va désormais prendre la tête d’une structure ayant pour vocation de faire face à l’ampleur des conflits à caractère religieux qui menacent la paix et le Continent, avec le concours des universitaires africains et en collaboration avec des communautés chrétiennes.

Cette Académie afri­caine qui vient d’être créée a été présentée officiellement samedi dernier. Des professeurs et d’anciens recteurs d’universités, des dignitaires religieux et politiques, l’ancien archevêque de Dakar, Son Eminence Mgr Théodore Adrien Sarr, le cardinal John Olorunfémi Onaiyekan du Nigéria, et Mgr Michaël W. Banach, nonce apostolique au Sénégal ont assisté à cette cérémonie.

Précision du Professeur Raymond Ranjeva sur les Îles Eparses.

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Précision du Professeur Raymond Ranjeva sur les Îles Eparses.

ILES MALGACHES

Mise au point

Le professeur Raymond Ranjeva, ancien Juge et vice-Président de la Cour Internationale de Justice (CIJ) à La Haye

L’article de M. N.Razafilahy « Iles éparses ; Qu’est-ce qu’on en fera ? » publié dans votre édition du 31 mai 2019 p.3 a attiré mon attention compte tenu des erreurs, inexactitudes, manques d’information, interprétations insinuantes…

Par ailleurs la tentation est grande de tenir pour vérité objective la perméabilité à l’esprit des temps, un juriste non un glossateur reste mal à l’aise face à une assimilation de l’état de droit au bureaucratisme ou à la répression ou à l’amalgame intellectuel. Aussi ai-je tenu à rétablir la vérité des faits avec cette mise au point sur la situation.

1° J’ai pris en charge le pilotage du dossier des petites îles depuis juin 1973 avec la note verbale malgache qui prend acte du contentieux territorial opposant les deux Parties sur la question de la souveraineté de ces îles. Cet acte est le première mesure initiatrice du règlement du différend entre la France t Madagascar. Depuis la remise officielle de cet acte, la revendication de restitution de ces îles est sans objet car déjà établie et connue.

2° J’ai présenté et défendu les droits et revendications malgaches sur ces îles devant l’Organisation de l’Unité africaine, les Pays non-alignés, l’Assemblée générale des Nations Unies. Toutes ces institutions ont validé la légitimité des droits de souveraineté malgache.

3°J’ai été l’auteur principal de la résolution de 1979 qui définit avec précision le cadre juridique du règlement au fond du différend territorial pendant :

31* Les îles ont un nom officielle :ILES MALGACHES DE L’OCEAN INDIEN, leur qualification et désignation sous le vocable d’Iles éparses a été répudiée car reflètent une approche obsolète qui relève d’une vision coloniale de ces espaces. Politiquement non correcte dira-t-on aujourd’hui.
32* Les prescriptions créatrices d’obligations juridique pour les deux Parties sont claires : négocier les modalités de retour de ces îles à Madagascar qui en détient les titres de souveraineté.
33* La question du titre de souveraineté étant close, les Parties ont l’obligation de négociaer en respectant les règles de droit y afférentes.

4°) Dans l’avis de 2019 , affaire des Chagos, la Cour internationale de Justice s’est référée à la résolution sur les îles malgaches de 1979 , dont elle a rappelé la portée juridique obligatoire et donc contraignante, pour asseoir les droits de Maurice sur Chagos. La résolution constitue ainsi la charte fondamentale en la matière.
Pour conclure, à la date d’aujourd’hui le volet diplomatie juridique internationale relatif au titre de souveraineté sur ces îles est résolu de manière définitive.

N.D.A. : A l’AGONU de 1979, seuls 8 Etats ont voté contre la résolution introduite par Madagascar.
Le principal contradicteur des thèses malgaches au titre de la France a été M. Gilbert Guillaume que Raymond Ranjeva a rejoint comme collègue à la Cour internationale de Justice.

Raymond Ranjeva
Professeur de l’Université d’Antananarivo ER
Ancien Juge et vice Président de la Cour internationale de Justice

 

Vatican: Pour M. Raymond Ranjeva, le racisme est un concept de discrimination (Part 3 et fin)

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Il a été organisé à Rome du 18 au 20 septembre 2018, la Conférence internationale sur la xénophobie, le racisme et le nationalisme populiste dans le contexte des migrations mondiales. Cette conférence a été une initiative du Dicastère pour le Service du Développement Humaine Intégral et Conseil Œcuméniques des Eglises, COE, en collaboration avec le Conseil pontifical pour l’Unité des Chrétiens.

 

M. Raymond Ranjeva, président de l’académie malgache, ancien vice-président de la Cour internationale de justice

La problématique de la migration contemporaine trouve son ancrage dans l’instauration d’une gouvernance mondiale. Par ailleurs, l’Eglise dans sa doctrine sociale propose la voix de la reconstruction de la société sur pied de valeurs de justice, de vérité et de solidarité pour la paix et la fraternité. C’est en somme ce que M. Raymond Ranjeva souligne dans la suite de sa réflexion en rapport à la Conférence internationale sur la xénophobie, le racisme et le nationalisme populiste dans le contexte des migrations mondiales.

Les enjeux de pouvoirs, a-t-il estimé, affectent les deux visages du pouvoir politique : le pouvoir politique de décision et le pouvoir politique de relation.

Le pouvoir politique de décision concerne l’exécutif avec la gouvernance mondiale et la régulation avec la normativité. Les lignes qui suivent sont ses idées, ressorties aussi dans l’entretien qu’il a eu avec Vaticannews.

La mise en place d’une  gouvernance mondiale est un enjeu majeur de la problématique de la migration contemporaine. Les institutions et organisations internationales contemporaines ont été instituées pour la gestion des flux mais elles n’ont pas été envisagées pour prendre en charge le traitement de la migration. Leur mission a vocation à assurer la coexistence et la coordination d’intérêts souverains menacés par la migration de masse. La sécurisation des intérêts légitimes  et la gestion du bien commun ne peuvent être assurées que par une gouvernance investie des compétences pour prononcer des sanctions même contre des Etats souverains. Basée sur une nouvelle éthique des relations internationales relevant du jus cogens, cette gouvernance doit prescrire l’adoption de la solidarité de l’humanité dans son acception verticale et horizontale et avec le monde de la création. L’efficience de l’action implique la responsabilisation de tous les acteurs stratégiques, sans monopole ni exclusion, en un mot : démocratisation de la responsabilité des institutions représentatives. Cette nouvelle gouvernance requiert dialogue et partenariat avec tous les acteurs et non plus avec les seules institutions financières pour aboutir à l’acceptation effective de nouvelles obligations de résultats. Elle est alors annonce de la solidarité humaine universelle sur la base de considérations éthiques de justice, de vérité et de solidarité.

“Il faut avoir le courage politique d’adopter des normes contraignantes”

Le second volet des enjeux du pouvoir politique de décision est relatif à la normativité, c’est-à-dire l’adoption d’une convention internationale sur la migration de masse. L’ouverture des négociations implique la réalisation d’un large consensus  politique préalable entre les Etats. Sur le plan technique, la résolution de  l’Institut de Droit international sur les migrations de masse écarte les questions sensibles. Elle se limite à des règles fondamentales régissant les rapports entre l’Etat et les migrants aux différentes étapes de la migration.

Au fond, il faut avoir le courage politique d’adopter des normes contraignantes de jus cogens avant l’avènement de nouvelles formes de pensées, d’institutions ou de normes politiques dérivées des nouvelles ingénieries juridiques, technologiques et économiques. L’encyclique Laudato Si’ clarifie le discours. Les propositions scientifiques en matière économique et sociale, s’articulent autour de considérations utilitaristes pour la croissance tandis que le discours de l’Eglise se fonde sur la primauté de la solidarité comme impératif catégorique. Les juristes sont  concernés par l’affaire du délit de solidarité avec la question : le délit de solidarité est-il constitutionnel. La lucidité doit amener les dirigeants politiques  à sonner le tocsin pour avoir bonne conscience et surtout  pour organiser le transfert des responsabilités. La carence politique n’aura comme effet que la menace à la paix et à la sécurité internationale voire globale face à la purulence gangreneuse du mal.

L’échec des Sommets mondiaux face au triomphe des pouvoirs et savoirs financiers et économiques  illustre les difficultés à s’entendre sur des normes impératives. Malgré les stratégies d’obstruction, les avancées ont été possibles avec une attitude d’écoute, d’humilité, des débats de haut niveau  et transparents pour adopter des projets fondés sur la solidarité, la confiance réciproque et l’engagement pour un avenir d’espérance et de progrès.

Le  triple volet diplomatique, scientifique et médiatique dans lequel est identifiée la norme pose la question de la validité des options, compte tenu de la représentativité du cercle des ratifiants dans un cadre consensualiste (l’idée de communauté internationale ou des membres permanents du Conseil de Sécurité).

Sur le plan politique, face à la résistance au développement progressif du droit opposée par les grandes puissances, la résignation constitue une fausse solution. L’équilibre des relations entre les parties est valable tant que ces rapports inégaux sont acceptables politiquement pour les partenaires. Lorsque les mentalités et les structures sont dépassées face aux demandes nouvelles, les nouveaux paradigmes imposent le développement progressif du droit. L’efficacité  de cette action requiert une gouvernance mondiale dans un esprit de compétence, intelligence et abnégation.

“L’épistémologie de la doctrine sociale de l’Eglise envisage l’immigration en termes à la fois de justice et de dignité de l’homme”

Le pouvoir politique de relation est fortement obéré par l’aliénation exercée par l’imaginaire politique pour refuser la migration. Oppression aisée car le facteur d’extranéité permet de désigner le migrant comme bouc émissaire.

Le préjugé péjoratif à l’égard du migrant a favorisé le développement du mythe, au sens de Georges Sorel. C’est une subversion des esprits avec  le rejet systématique des valeurs éthiques et de l’esprit de discernement. Il ne s’agit pas de convaincre mais de faire faire, de façon violente et spectaculaire, par le peuple ce qui a été préalablement défini. Ce peuple  représente non pas l’ensemble des citoyens mais une catégorie définie de personnes dont les options idéologiques et l’activisme partisan sont connus.

Les enjeux politiques concernent la libération de l’aliénation exercée par l’imaginaire. La force de l’imaginaire est fragilisée face au concret et  au respect de la vérité des faits matériels. La libération de la vérité passe par la « défascination » du mythe, aussi ne peut-on se réduire à la déconstruction laborieuse du discours pervers. C’est l’épistémologie de la doctrine sociale de l’Eglise qui envisage l’immigration en termes à la fois de justice et de dignité de l’homme.

L’idéologie du national populisme est l’expression du mythe dans le phénomène de la migration globale et représente le dernier enjeu de pouvoir peut-être le plus important. La libération de la vérité dans l’imaginaire porte sur l’éducation et la formation. Le discernement entre populisme et peuple démocratique est la première des priorités. L’éducation doit faire comprendre les vrais  tenants et les aboutissants de l’interrelation entre peuple démocratique et le populisme et ensuite expliquer comment l’escroquerie  du discours populiste est anti-démocratique. Il faut être clair le populisme est inacceptable et inadmissible  car fondé volontairement  sur le mensonge pour prôner la discrimination, le mépris de l’intelligence ainsi que  l’indifférence à l’égard du problème social. Sa victoire électoraliste résulte  de l’abstentionnisme et de l’indifférence politique ! Le sursaut civique, face au  comportement des électeurs, suscite le réveil de ceux qui s’estiment représentants du « vrai » peuple  avec les insurrections,  les manifestations agoréennes, etc.  La psychorigidité dans le populisme pousse ses leaders à une soif d’absolu en attribuant à leur « peuple véritable » leurs fantasmes .

Principe de subsidiarité et du holisme

L’Eglise doit dispenser une éducation politique pour une maîtrise globale  du phénomène migratoire avec l’institutionnalisation en corps collectif de répondants au discours théorique et fécond exposé.

La culture de la doctrine sociale de l’Eglise est avec les derniers enseignements du Pape François le socle de cette reconstruction de la société sur base de vérité, de justice, de solidarité pour la Paix et la fraternité.

La mise en pratique du principe de subsidiarité et de celui du holisme implique la détermination des trois axes de la formation dispensée. En premier lieu le dépassement du sentiment d’impuissance en particulier lorsqu’il faut tout traiter en même temps pour avoir un impact significatif. En deuxième lieu le démantèlement du sentiment d’isolement avec la mise en œuvre du principe de l’holisme c’est-à-dire la coordination horizontale et active des actions pour inculquer aux acteurs et responsables la conscience de l’engagement solidaire et réciproque. En dernier lieu, la culture du résultat.

La neutralisation positive de l’indifférence à l’égard des migrants est le principal enjeu politique. Cette indifférence est le terreau de la subversion. La subversion redoute d’être interpellée à partir des exigences de justice et de vérité sur les faits. Mais à l’inverse est-on disposé à admettre la remise en cause du confort acquis et des solutions de facilité, même et surtout lorsque ces acquis sont obsolètes ?

La neutralisation de la crédulité à l’égard de la propagande idéologique hostile à la migration représente le dernier enjeu . La crédulité liée à la vanité est qui est exploitée à titre d’autorité et de caution. L’objet est non pas de convaincre sur la base de projets  mais de plaire.

“Nous sommes les acteurs, les témoins et les victimes d’un monde qui s’écroule”

En conclusion, à la corrélation entre les trois concepts, la mondialisation a amené une super-problématique politique du fait de la dimension du problème, de sa représentation imaginaire. Le choix en faveur du politique justifie la triple audace : oser penser pour créer, oser parler pour partager solidarité, justice et oser agir pour briser le sentiment d’impuissance et d’isolement. Ce défi est global.  Nous  sommes les acteurs, les témoins et les victimes d’un monde qui s’écroule. La survie de l’humanité est un enjeu! La globalisation des enjeux impose une politique autre : l’annonce d’une parole  de libération, de joie, de paix, la confiance en la Parole de Vie. L’Eglise représente un Pouvoir Politique logique du sixième continent l’Internet ! Organiser pour que les citoyens comprennent qu’ils sont libérés et que le  migrant est un maillon dans la chaîne de solidarité humaine. Un nouveau monde apparaîtra alors sous nos yeux.

Pour M. Raymond Ranjeva, le racisme est un concept de discrimination (Part 1)

(Part 1)

(Part 2)

(source: vaticannews.va/fr)